Histoire vraie de Ernest Horn

Le début de la magie

J'avais 12 ans lorsque, pour la première fois, je vis un artiste prestidigitateur. C'était le célèbre professeur Saint Roman. L'impression en est restée gravée dans ma mémoire. Je vois encore les beaux rideaux de velours rouge, avec applications de soleil, de la lune et d'étoiles, les appareils de scène étincelants, la salle archicomble, et à mes oreilles tinte encore sa merveilleuse musique.

Tout enivré, je suivais les grandioses expériences et j'en fus si émerveillé par ce magicien et mentaliste que je me sauvais du gymnase pour suivre cet artiste jusqu'à la ville prochaine, afin de pouvoir admirer, une fois encore, ses productions.

Les premier pas du magicien Ernest

Je dois avouer que j'avais déjà pu m'expliquer une partie de ces tours de magie et que je ressentis le besoin de les imiter. Quoique bien doué, les débuts furent bien difficiles. Mais je ne me décourageais point et sans désemparer, je confectionnais des appareils en carton, en fer-blanc et en bois pour faire un spectacle de magie et de mentalisme seul..

Bientôt je donnais une représentation de magie dans le bûcher de ma grand mère. L'assistance se recrutait parmi mes camarades d'école, qui manifestèrent avec reconnaissance. Cette approbation renforça mon opinion que j'étais prédestiné à devenir artiste prestidigitateur et sans hésiter, je pris la décision de décamper.

Le grand départ


magicien Ernest ThornMon projet fut bientôt mis à exécution et je me mis en route pour Vienne, où je me présentai au prestidigitateur Henry Smith Cagliostro. A ma grande joie, il m'engagea et je reconnais qu'il était le plus doué et le plus grand des magiciens et mentalistes de cette époque. Tous ceux qui l'ont vu et qui ont assisté à ses séances de magie pourront confirmer mes dires. Néanmoins il n'opérait que dans des casinos, des clubs et de grands restaurants. Je me mis en tête d'être son impresario. A cette époque il n'y avait pas de caisse de retraite de spectacle ni de guso, il fallait additionner les spectacles.

Je fis imprimer des affiches de ce magicien et mentaliste et confectionner des clichés, ainsi que des photographies. Je m'occupai de la location des salles de spectacle et je les aménageais pour y donner des séances. Je voulais que Henry Smith devint artiste de divin magicien mentaliste , je voulais être son manager et gagner beaucoup d'argent pour tous deux.

Le sort en décida autrement. Henry Smith cet artiste qui jouait avec ses mains et son esprit ( ami du mystère) me déçut profondément, car il n'obtint aucun succès sur scène. Il était habitué à se produire au milieu de son public, sa table dressée dans un angle, mais il faiblissait lorsque, étant sur scène, il avait devant lui, un nombreux public.